Nos cousins américains !
Si les Américains ont une apparence décontractée, ils peuvent aussi se montrer assez prudes ... Comment faire la part des choses ?
Américains & Européens : les pièges de la ressemblance !
Dernier round d'anecdotes reçues à l'occasion du Jeu interculturel organisé par Akteos il y a quelques mois.
Elles mettent en scène nos cousins américains dans trois situations illustrant nos différences :
- "UK English" vs "US English"
- La stricte application de la règle
- L'étiquette
Elles mettent en relation des Américains avec des Français et des Espagnols mais auraient pu avoir lieu dans d'autres environnements.
Quiproquo linguistique aux États-Unis
Il y a quelques années, jeune salariée d’une entreprise internationale, je me rends pour la première fois chez un prestataire américain de la région de Princeton. Premier voyage aux Etats-Unis, première découverte de l’Amérique : le rêve américain s’offre à moi !
Je découvre les procédures d’un prestataire américain quand le client est dans ses murs : on ne le laisse jamais seul et on l’accompagne partout, même aux toilettes ! Et je ne suis pas au bout de mes surprises...
Alors que je faisais une revue de listings avec un crayon à papier, je réalise que je n’avais pas de gomme. J’en demande une à mes collègues américaines dans mon "Oxford English". Subitement, toutes mes collègues américaines deviennent rouge pivoine !
« Ai-je fait une erreur, expliquez-moi ? » Ça leur était impossible tellement c’était embarrassant pour elles !!!
Je sors alors un mini dictionnaire français-anglais et leur montre le mot "gomme". Là, ma collègue indique que ce mot « is not appropriate » et reste confuse et rouge pivoine : je viens de découvrir que rubber en "UK English" signifie bien autre chose en "US English" et touche un domaine plus que privé ! Je vous laisse regarder sur Google Trad !
A mon tour d’excuser ma jeunesse, ma naïveté, mon apprentissage de "l'Oxford English" et j’en viens à comprendre la phrase très américaine « it is not appropriate » !!!!!!
Une Lyonnaise, Cadre en R&D, Industrie pharmaceutique
J'étais jeune à cette époque... Après cette première expérience terrain avec les USA, j'ai eu une expérience professionnelle de 20 ans en R&D. J'ai toujours la même passion pour les cultures et travaille avec les USA, le Canada, l'Europe, L' Amérique Latine, l'Asie, l'Inde,... tout un programme !
L'application de la règle en France et aux États-Unis
Voici une histoire vraie, révélatrice de la différence de perception de la règle entre Français et Américains.
Mes activités commerciales m’amènent à gérer des projets avec de grands groupes internationaux et à être en contact avec la maison mère ainsi qu'avec leurs filiales.
J’avais deux projets d'envergure pour un même groupe. Avec Pierre, mon interlocuteur français, il s'agissait d'organiser des formations pour des équipes dans 6 pays. Avec Mary, mon interlocutrice américaine, le projet concernait un grand nombre de collaborateurs entre la France et les États-Unis.
Après avoir passé beaucoup de temps à l'organisation et à la préparation de ces nombreuses sessions : élaboration du calendrier, choix des consultants, préparation des contenus, réservation de billets d’avion et d’hôtel…, il s’est avéré que ma société n’avait pas été correctement référencée par le service achat du groupe client. Nous étions alors à quelques semaines des premières dates fixées... J’ai prévenu mes deux interlocuteurs de cette situation et les ai informés que nous allions réunir rapidement les documents demandés pour ne pas freiner notre projet.
Pour Pierre, il était inenvisageable d’annuler ou de reporter les sessions prévues.
Pour Mary, nous devions impérativement mettre toutes nos sessions en stand by tant que le certificat obligatoire n’était pas validé, et nous pouvions débloquer l’agenda des consultants.
Conclusion : nous avons reçu le certificat après les dates prévues pour les premières sessions. Les formations programmées pour les équipes de Pierre eurent lieu contrairement à celles organisées par Mary qui avaient été annulées.
Où nous voyons que la culture nationale prime sur la culture d’entreprise !
Pascale Habourdin, Directrice de projet Akteos
In Spain, don’t take your shoes off
Récemment, alors que j’étais en train d’animer une formation expatriation Espagne, tout à coup le participant, un cadre dirigeant d’une multinationale, retire ses chaussures pour se mettre plus à l’aise.
Comme lui, j’ai vécu aux États-Unis où cette pratique est socialement acceptée, et où l’étiquette et la hiérarchie sont moins contraignantes qu’en Europe du sud. Aux États-Unis, bien souvent, quand vous êtes invité chez des gens par exemple, on vous proposera, si vous le souhaitez, de vous déchausser.
En Espagne, enlever ses chaussures ailleurs qu’à son domicile, un parc ou la plage est considéré comme un manque de tact, voire une grossièreté. Je m’en ouvre au participant.
Il comprend et me confie que lors d’une réunion avec ses collègues espagnols quelques mois auparavant, il avait aussi enlevé ses chaussures. Ils avaient tous protesté, en se moquant gentiment de lui.
Les Espagnols sont très pointilleux sur l’étiquette, la posture et le comportement. Pour certains interlocuteurs, le savoir-être se révèle parfois aussi important que vos connaissances ou vos compétences.
Conclusion : En Espagne, n’enlevez jamais vos chaussures, surtout dans le milieu des affaires !