Clichés américains...vrai ou faux ?
Du Nord au Sud, d'Est en Ouest, que de différences culturelles ! On est peut être tous le Californien ou le New-yorkais de quelqu’un ! Qu'en pensez-vous ?
Des clichés, encore des clichés !
Lors de notre jeu interculturel, beaucoup de lecteurs nous ont adressé leurs contributions : après les clichés asiatiques et européens, nous vous proposons des clichés américains.
Ces anecdotes sont d’abord des points de vue sur une situation donnée. Elles mettent en lumière la nécessité de s’ouvrir aux logiques de l’autre et de ne pas juger hâtivement les comportements différents depuis ses propres référents culturels.
Les clichés sont-ils des stéréotypes ou des préjugés dont il faut se méfier ou renseignent-ils sur la culture ? A vous de nous dire ce que vous en pensez…
Que signifie "Great" pour les Américains ?
Dans le cadre d'un séjour à l'université de Berkeley, nous avions pour objectif d’imaginer une application numérique sur la base d’un concept innovant, d’en réaliser un business plan et d’en étudier la faisabilité auprès d’investisseurs potentiels lors de soirées dites "networking".
Lors d'une de ces soirées, nous avons discuté avec une jeune Américaine qui semblait très à l’écoute de notre projet. Elle nous a dit à plusieurs reprises qu'il était "great." Au bout d’une bonne demi-heure, nous avons échangé nos cartes de visite. Fières de nous, nous avons partagé ce succès avec les autres membres de l'équipe !
Deux jours plus tard, la directrice de la CCI Franco-américaine est intervenue à Berkeley et a donné des clés pour mieux comprendre la façon de communiquer des Américains…Elle a notamment insisté sur le fait que lorsqu'un Américain dit " great", cela veut simplement et poliment dire que c'est bien...
Un Américain vraiment conquis par notre idée nous aurait proposé un rendez-vous pour aller plus loin.
Marie LE JEUNE, étudiante
Entre l'Est et l'Ouest, que de différences culturelles !
A 18 ans, j’ai quitté New York pour étudier en Californie du Nord et j'ai vécu un choc culturel dans l’interaction avec mes fellow students. Par exemple, lorsque je voulais discuter d’une idée, ils réagissaient sur la défensive et me percevaient comme agressive. Confronter mes réflexions face à d’autres logiques pour co-construire une "vérité" était perçu par eux comme une façon d’écraser leurs idées ! Ils me disaient : "tu es si… New-yorkaise!"
Quand j’étais trop dans la confrontation pour mes amis californiens, ils me disaient : "Tu as ton idée, j’ai mon idée et elles sont toutes les deux bonnes. S’il te plait, n’invalide pas mon ressenti." Ceci voulait dire que ce n'était plus possible de poursuivre la discussion sans passer pour un dictateur arrogant. Au bout d'un moment, c'était insupportable et à mes yeux profondément anti-intellectuel.
Une fois, pour me réconforter, une copine de la Côte Est m’a dit : "Mais tu sais comment sont les Californiens. Tout est "awesome !" "great !", "wonderful !". Ils ne supportent pas ce qui est négatif !" J’ai alors appris à pratiquer la "communication non violente" ; Au bout de cinq ans, mes pairs californiens se sentaient plus respectés et en retour ils m’écoutaient. Tout allait bien.
A la fin de mes études supérieures, j’ai déménagé de Californie à Paris et la situation s'est... inversée ! Je trouvais les Français agressifs quand ils défendaient leurs idées. Une fois, j’ai même, d’une petite voix, essayé de répéter la phrase de mes classmates californiens : « Tu as ton idée, j’ai la mienne et elles sont toutes les deux bonnes. S’il te plait, n’invalide pas mon ressenti. » La réponse en face n’a pas été très californienne : « Mais bien sûr que j’invalide ton idée ! C'est n’importe quoi ! Je ne suis pas du tout d’accord avec toi ! »
Et voilà que pour moi, la New-Yorkaise d’origine, ce qui était agressif et non-respectueux dans la façon de défendre ses idées se trouvait être pour mes amis parisiens une manière acceptable de débattre et confronter des idées.
Dans l’état de New York, on perçoit souvent les Californiens comme plutôt superficiels et un peu simplistes, ce qui correspond aussi parfois aux clichés qu’ont les Français des Américains et les Parisiens des provinciaux. Inversement, du point de vue de la Californie, les New-Yorkais sont vus souvent comme arrogants, agressifs, intellos et même méprisants, ce qui correspond aux clichés négatifs que les Américains ont des Français, autant que les Provinciaux des Parisiens. Bref ! On est peut être tous le Californien ou le New-yorkais de quelqu’un !
Natalie LUTZ, Consultante Akteos
Peut-on parler d'ethnocentrisme américain ?
Dans le cadre d’une fusion franco-américaine, une cliente, issue de la partie française, nous commande des modules en ligne de formation pour donner à tous les collaborateurs de la nouvelle entité des clés de compréhension mutuelle.
Elle n’est pas seule décisionnaire et doit donc faire une présentation à ses collègues américains.
Elle leur parle d’abord du Profil Nomad’, notre outil de profilage culturel. Great tool ! On achète ! Puis, de notre e-learning sur Les États-Unis. Great ! Fantastic ! On achète aussi !
Enfin, dans un esprit de réciprocité, elle leur présente notre e-learning sur La France. Alors qu’ils avaient montré jusqu’ici un fort enthousiasme, les Américains restent silencieux et se regardent. Ma cliente comprend qu’une incompréhension s’est installée. Sa collègue américaine brise alors le silence : « Karine, je ne comprends pas, pourquoi les Français ont besoin de se former à travailler avec des Français ? »
Manifestement, ils ne s'étaient pas compris.
Mehdi CLEMENT, Chef de projet Akteos
Mais l'Amérique ne se limite pas aux États-Unis...
Pourquoi les Brésiliens sont-ils optimistes ?
D'une manière générale, les Brésiliens sont toujours optimistes. Il faut profiter de l’instant présent ! Tous les problèmes ont une solution ! D’ailleurs le proverbe "la seule chose à laquelle on ne peut échapper est la mort" souligne bien, avec malice, la manière de penser des Brésiliens.
Pourquoi les Brésiliens se lavent-ils les dents 3 fois par jour ?
Dans l’entreprise, juste après l’heure du déjeuner, il est courant de constater que les Brésiliens font la queue aux toilettes pour aller se laver les dents. Dans un pays où le culte du corps et de l’apparence a de l’importance, avoir des dents blanches est un signe distinctif de réussite et d’appartenance à une classe sociale favorisée. Cependant, nous notons que bien souvent dans les filiales françaises implantées au Brésil, les seuls qui échappent à cette règle sont les expatriés français !
Les Argentins sont-ils des Italiens qui parlent espagnol ?
De manière générale, le style de communication est à la fois implicite, expressif et direct avec une tendance à beaucoup communiquer. On dit d’ailleurs que les Argentins sont des Italiens qui parlent espagnol. Les rapports sont simples et le tutoiement est quasiment immédiat, même entre personnes inconnues, quel que soit leur âge. Et l'on appelle facilement les gens par leur prénom.
Guillaume SARRAZIN, Consultant Akteos